Pollution, Société

Black Friday is coming : quand la mode déshabille la planète 🛍

L’industrie de la mode émet chaque année 1,7 milliards de tonnes de CO2 ce qui la hisse à la deuxième place du podium des industries les plus polluantes.

Après ça, tu ne verras plus jamais tes vêtements comme avant...

Les origines du Black Friday 🇺🇸

Des promotions "énormes", des opérations dites "exceptionnelles", des bagarres dans les rayons : pas de doute, nous sommes bientôt le vendredi 27 novembre, jour du Black Friday.

Le Black Friday est né aux Etats-Unis aux alentours des années 30 dans un objectif de relance économique, mais c’est à partir des années 2010 qu’il est devenu populaire en France (notamment à travers l’apparition des sites e-commerces.)

En 2018, c’est 50 millions de transactions bancaires qui ont été effectuées et la mode se hissait dans le top 3 des achats lors de cet évènement.

Alors que...

 

La mode : l’ennemi numéro 1 de l’environnement 🔫

L’industrie de la mode émet chaque année 1,7 milliards de tonnes de CO2 et utilise 93 milliards de m3 d’eau ; ce qui la hisse à la deuxième place du triste podium des industries les plus polluantes, derrière l’industrie du pétrole.

Explications...

Problème #1 : Les matières premières 💦

Les deux matières les plus utilisées au monde pour la fabrication de nos vêtements sont : le polyester, un dérivé du pétrole (à l’origine d’importantes émissions de Co2 : 1,5kg de pétrole pour 1kg de polyester) et le coton (dont la production nécessite d’énorme quantité d’eau : entre 5 000 et 22 000 litres d'eau pour 1kg de coton).

Regarde par toi-même : Mer d’Aral en 2000 vs 2020

Sans titre-Nov-27-2020-03-28-46-51-PMEn 20 ans, la Mer d’Aral (4e plus grand lac au monde, l’équivalent de deux fois la Belgique) a perdu 2/3 de sa superficie dû à la culture du coton.

Quant au polyester, son impact sur l’environnement ne s’arrête pas là. À chaque lavage, les vêtements fait à partir de cette matière rejettent des microparticules de plastique qui finissent dans les océans.

Problème #2 : La fabrication 🧵

Au moment de fabriquer le vêtement à partir des matières premières extraites (teinture, découpage et traitement des matières), les dégâts continuent.

Pour te donner une idée : un jean, c’est 7000 à 10000 litres d’eau utilisée (soit 285 douches).

Fabriquer un vêtement, c’est aussi utiliser des matières chimiques (plomb, phtalates, éthoxylates de nonylphénol...) auxquels personnes n’aimeraient se frotter en toute conscience. Ces substances sont principalement utilisées pour la coloration des textiles ou encore pour la conservation dans les transports.

Et ce n’est pas fini : rappelons que l’industrie textile, c’est aussi des enfants, des femmes et des hommes qui travaillent chaque jour dans des conditions inhumaines afin de permettre à des marques de produire en masse à moindre coût : ces conditions de travail révoltantes prévalent toujours dans une majorité d’usines de textile dans les pays d’Asie tels que le Bangladesh et le Pakistan ; mais aussi en Afrique, en Europe de l’Est et dans les Balkans. 

Problème #3 : Le transport 🚢

Entre l’approvisionnement des matières premières, la fabrication et la mise en vente, le vêtement peut parcourir jusqu’à 65 000 km, soit 1,5 fois le tour de la planète (oui, ton jean a plus voyagé que toi).

Sachant que 87% des vêtements vendus en France ne sont pas made in France (INSEE) et que le constat est le même dans beaucoup de pays développés : la Commission européenne prévoit une hausse de 50% à 250% des émissions de gaz à effet de serre provenant du transport maritime, d'ici à 2050.

Problème #4 : La commercialisation 👖

Les ventes e-commerce s’accentuent d’année en année : 20% des achats de mode ont été effectués via internet en 2019.

Les problèmes avec le e-commerce :

  • Les serveurs qui permettent à ces plateformes de fonctionner sont très gourmandes en énergie (refroidissement des data centers et tout le tralala)
  • Les retours explosent : en France, en moyenne 24% des produits commandés en ligne sont retournés : ceci a un impact considérable sur l’environnement (comme si le trajet aller ne suffisait pas…)
  • La livraison à domicile et le fameux dernier kilomètre : le e-commerce génère aujourd’hui 80% du volume de colis livrés et participe à hauteur de 25% des émissions de CO2 en ville. À Paris, par exemple 1 véhicule en circulation sur 5 est un véhicule de livraison.

Problème #5 : Les invendus 📦

La production effrénée de vêtement (100 milliards de vêtements par an dans le monde) a pour conséquence de créer d’énormes quantités d’invendus.

Pour les marques, stocker ces produits représente un coût important important dont elles aimeraient bien se passer.

Du coup, il leurs revient souvent moins cher de jeter, brûler ou mettre en décharge leurs excès de production : chaque année, en Europe sur cinq millions de tonnes de textile mis en marché quatre millions de tonnes de textile sont détruits.

Problème #6 : Les (im)portés 🛍️

Des vêtements sont produits par des travailleurs exploités, au péril de leur vie, tout en polluant la planète et les ressources en eau des habitants, laissant une belle empreinte carbone au passage, puis sont au final très peu portés : 2/3 des français ont avoué avoir déjà acheter un vêtement qu’ils n’ont jamais porté.

Alors quoi ? 👇

On continue de produire des millions de tonnes de tissus pour fabriquer des milliards de vêtements, dont une fraction en mode « éthique » pour se donner bonne conscience, tout en demandant mollement aux grandes marques de signer des accords de sécurité pour les travailleurs qui ne seront de toute façon pas respectés dans les pays où sont fabriqués nos fringues ?

 

Des alternatives pour répondre à cette urgence et faire des économies 👍

  • Le minimalisme responsable 

“Less is more” : c’est la devise du minimalisme.

Utilise les choses avant de les remplacer. Use-les jusqu’à la corde. Remasterise, prête, échange. Confie-les à un retoucheur. Trie consciemment, jette intelligemment. Pense par toi-même, sois le changement que tu veux appliquer à ta vie.

Attention : Minimalisme et écologie sont souvent amalgamés, dans une idée de déconsommation, de besoin de moins d’objets et de meilleure qualité. Pourtant, ce phénomène peut-être à l’origine d’un désastre environnemental : une armoire propre et un nouveau départ, c’est un big haul pour l’environnement qui n’a pas à recevoir des tonnes de textiles jetés parfois n’importe comment.

  • Réparer ces vêtements 

Si arrêter de contribuer à l’ultra pollution de la mode passe par un meilleur choix de ses vêtements et un bon entretien de ceux-ci, l’idéal est aussi de ne pas s’en débarrasser trop vite quand ils s’usent. Pourquoi ne pas apprendre à les réparer ?

De multiples solutions existent, telles que :

-Les Repair Café : ces lieux permettent de réparer gratuitement des vêtements (et des objets) en compagnie de bénévoles, avec le matériel approprié à disposition.

-Les ateliers de couture : ceux-ci se multiplient en France et sont l’occasion d’appréhender la couture comme un véritable loisir.

-Certaines ressourceries et autres lieux de seconde main proposent des ateliers de couture, comme La Textilerie à Paris. On trouve une carte des ressourceries en France à cette adresse.

-Les retoucheurs, moyennant un coût : on se renseigne auprès de sa mairie pour connaître les meilleures adresses de sa commune.

  • Acheter d’occasion

Les fripes c’est chic !

L’achat de fringues de seconde main n’est plus réservé aux seuls fauchés ou aux hipsters à la recherche d’un look à contre-courant. Ce mode de consommation commence à se faire une vraie place sur le marché et ce n’est que le début. À ce rythme-là, il devrait dépasser celui de la fast fashion en 2028.

La seconde main te permettra de réduire ton impact sur l’environnement, mais aussi de trouver des pépites à pas cher. Voici d’ailleurs une sélection des meilleures friperies de France.

  • Donner à des associations

Si tu veux te débarrasser de certains de tes vêtements en parfait état, tu peux les donner à des associations qui en ont besoin : Croix Rouge, Secours Populaire, Emmaüs...

Tu peux aussi donner tes vêtements dans les points de collecte Le Relais : ils les recyclent et leurs donnent une deuxième vie.

 

3 conseils pour choisir des vêtements qui correspondent à tes valeurs 💚

  1. Identifie les matières écologiques
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  2. Check le lieu de fabrication

Le lieu de fabrication d’un vêtement est souvent un bon indicateur des conditions de travail de ceux assis derrière la machine à coudre. Certains pays de fabrication sont considérés comme “sûrs” pour les marques éthiques : France, Portugal, Espagne, Italie.

  1. Repère les labels de la mode éthique

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Et si jamais tu craques pour le Black Friday, voici quelques alternatives pour faire moins mal à la planète 🌍 : 

  • Make Friday Green Again : un collectif qui référence les marques qui ne souhaitent pas participer au Black Friday et qui encouragent une consommation plus responsable (certaines de ces marques reversent un pourcentage de leurs recettes à des associations).
  • Rien De Neuf : Pour lutter contre le Black Friday, le site internet du Défi "Rien de neuf" recense plus de 400 alternatives disponibles.
  • Le Green Friday : Le Green Friday est d’abord une philosophie pour une consommation responsable et raisonnée". L’association Green Friday, qui est aussi une marque, regroupe des "membres qui s’engagent à mener des actions concrètes tout au long de la journée du 23 novembre et militent en faveur d’une consommation responsable”.

Voilà ! Maintenant tu comprends le pourquoi du comment de ce gros gaspillage collectif mais tu sais aussi comment changer les choses !

Et dès Février 2021, ça sera encore plus simple car avec l’application Hoali tu pourras savoir où trouver tous ces lieux pour mieux consommer autour de toi.

👉 Regarde donc ÇA !

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